Antoine Mercier des Rochettes
Licence 3 Design, Prospective et Société - groupe 1
Université Toulouse - Jean Jaurès
Mémoire - Projet sous la direction de Saul Pandelakis
L'été, beaucoup de personnes sont exposées aux fortes chaleurs qui peuvent devenir un danger en fonction du temps d'exposition et surtout pour les personnes vulnérables : c'est à dire les personnes âgées et/ou malades ainsi que les sportif.ive.s s’entraînant en extérieur et les travailleur.euse.s du secteur du bâtiment ou du secteur public ou des travaux publics. Les hautes températures peuvent causer des problèmes d'hyperthermie qui, dans le pire des cas, entraînent la mort. Cela est dû, d’une part à une importante augmentation de la chaleur corporelle à cause d'une chaleur environnante trop élevée et d’autre part à un dysfonctionnement de l’hypothalamus qui ne gère plus correctement le système de thermorégulation qui permet d’expulser la chaleur en surplus. À plus de 40,5° le corps est en danger et il est donc nécessaire de ne pas dépasser cette température. Les signes physiologiques d’hyperthermie sont donc une forte élévation de la température corporelle sans être malade mais aussi l'apparition de maux de tête, etc... Les risques de déshydratation sont aussi très élevés car le corps transpire beaucoup pour se refroidir. Sauf qu'une fois les ressources en eau utilisées, la température interne augmente et le sang circule moins bien. En effet, sa viscosité augmente à mesure qu’il se vide de son eau, et rend le phénomène de thermorégulation plus lent, ce qui peut donc amener de graves conséquences.
Pour se prémunir de ces risques, il faut donc rester dans des endroits à l'ombre et frais aux heures les plus chaudes de la journée. Il faut aussi boire de l'eau très souvent et ne pas faire trop d'effort physique.
Les Climatiseurs ont donc tout à fait leur place dans des maisons de retraite ou des hôpitaux car cela permet d'avoir une température ambiante plus basse pour éviter d'avoir ce genre de problème. Toutefois, la climatisation a d’importants inconvénients (outre sa consommation énergétique et sa pollution) liés à ses usages. La climatisation a pour effet d'assécher l'air d'une pièce le rendant ainsi moins respirable, sauf si la pièce est trop humide initialement. Cela peut être un avantage mais c'est en fait plutôt rare. Au niveau des tuyaux, l'air frais produit de la condensation qui se dépose dans un bac en dessous. Cela crée donc un peu d'eau stagnante où des légionelloses peuvent se développer si cet endroit n'est pas nettoyé régulièrement. Dans ce cas, la climatisation perdrait totalement sont effet d’assainissement de l'air.
Les VMC et climatisations sont néanmoins indispensables dans notre système de santé actuel. Pour prévenir du risque d'hyperthermie mentionné précédemment, il est obligatoire de maintenir une certaine température dans les hôpitaux où les plus fragiles sont présents et aussi pour préserver les équipes médicales.
Le chauffage et le rafraîchissement des hôpitaux se fait part une équipe de techniciens qui vont actionner certaines vannes en fonction de la période de l'année. Dans le cas de l’hôpital de Purpan à Toulouse les bâtiments sont découpés en zones qui vont être amenées à des températures de moyenne (20°C en hiver et 23°C en été) et dans chaque pièce un thermostat permettra aux occupant.e.s de faire varier cette température de -3 à +3°C.
C'est une véritable machinerie qui est en dessus des blocs opératoire, chaque bloc a son propre système de ventilation. Celui-ci, avec l'intervention de nombreux filtres, permet d'envoyer un air propre sur les patient.e.s qui va ensuite s'évacuer par des aspirations sur les bords afin de ne pas contaminer les patient.e.s. De plus, l'air contenu dans la pièce est en légère surpression par rapport à l'extérieur afin que, si les portes sont ouvertes, l'air s'évacue vers l'extérieur, toujours dans une logique d'hygiène. Ce système est aussi utilisé, en cas d'épidémie, de manière inversée pour créer des pièces de quarantaine et donc aucun air ne pourra sortir de la pièce.
Selon l'ADEME : « L’expression "îlots de chaleur urbains" désigne la différence de température observée entre les milieux urbains et les zones rurales environnantes. »23. Il fait plus chaud en ville qu'en campagne. Quels en sont les causes ? Les villes sont extrêmement artificialisées, les matériaux utilisés absorbent tous de la chaleur (surtout le bitume des routes) ce qui l'empêche de se refroidir la nuit, car la chaleur absorbée dépasse la chaleur rejetée. Cette artificialisation empêche aussi l'évapotranspiration des sols ce qui réduit encore plus leur capacité de refroidissement24.
Imaginez une maison (avec aucun système de climatisation) où des équipements chauffant fonctionnent toute la journée (ordinateur, four, plaque chauffante) et où on ne fait pas de courant d'air la nuit. Le matin la température aura sans doute baissé de quelques degrés mais pas suffisamment. Si le jour d'après se passe comme le premier, la maison sera donc plus chaude et ainsi de suite. Bien entendu, il semble logique de ne pas utiliser de four en plein été dans une maison. Et pourtant, pour faire le parallèle avec l’activité en ville, c’est le même type de situations qu’on observe. Les activités ne ralentissent que modérément, beaucoup de personnes travaillent encore même si certain.e.s prennent des vacances et donc au final, la ville chauffe de plus en plus. Il peut donc y avoir des canicules localisées à la ville, et vient s'ajouter à cela la pollution. Si le choix de faire cuire des aliments dans notre four nous appartient, celui du réchauffement de la ville est plus compliqué à éviter. Pourtant, imaginons que dans un élan de bonne volonté plus aucune personne ne se serve d'un climatiseur, la température baissera immédiatement pour toute la ville (0,5 à 2°C dans le cas de Paris en 201025). Ce n'est pas non plus une solution miracle car même dans l'éventualité où ce serait possible pour la plupart des personnes, les endroits qui hébergent des personnes âgées et/où malades ne pourraient pas s'en passer.
En milieu rural, l’essentiel de la réfrigération par évaporation est également assurée par la biomasse vivante et principalement par les feuilles des végétaux qui, en plus, captent l’énergie solaire pour la stocker. Cette énergie récupérée via la photosynthèse, n’est pas libérée dans l’environnement, ce qui a un effet considérable sur la température ambiante25. On notera que l’été, les températures extérieures les plus basses peuvent être observées en forêt. En ville, les quartiers les plus chauds seront ceux qui auront le moins de végétation et les plus de grandes allées de bitume, les rues étroites évitant l’accumulation des fortes chaleurs en empêchant le soleil d’atteindre le sol (Par exemple, dans le centre-ville d’Avignon).
Donc oui cela poserait des problèmes mais qu'en est-il des sans abris et des personnes n'ayant pas de climatiseurs ? Il doivent supporter 2°C en plus pour qu'une minorité profite d'une température à 25°C voire moins si les climatiseurs sont réglés trop bas. De plus, l'ADEME précise bien que « cette solution n’est pas à choisir d'emblée »26 pour les raisons que j'ai évoquées. Il est alors préférable de se tourner vers des systèmes et astuces moins gourmands en énergie et moins polluants en premier lieu pour limiter l'utilisation des climatiseurs.
Le réchauffement climatique va inévitablement creuser les inégalités dans le monde. En premier lieu, il faut voir que le réchauffement ne sera pas le même dans toutes les régions du monde. En effet, les estimations du GIEC sont des moyennes globales. Ce qui signifie qu'une augmentation de +1,5°C à la surface de la terre est en réalité une augmentation de +3°C en moyenne sur les continents. Dans les pays où la chaleur est déjà un problème, cela va aggraver la situation et réduire d'autant plus la qualité de vie des personnes les plus démuni.e.s. Dans les pays dit « développés » cela va aussi créer plus d'inégalité. Comme évoqué plus tôt, pas tout le monde ne pourra avoir accès à un endroit frais.
Face à cela les plus riches pourront toujours s'acheter des climatiseurs, même si ceux-ci consommeront encore plus et seront moins efficace du fait de l'augmentation de la chaleur.
L'augmentation de la chaleur produira aussi des migrations de grandes populations et un stress hydrique important pour un grande majorité des habitants de la planète. Il est donc indispensable de trouver des solutions rapides à mettre en place et accessibles à toutes et tous pour augmenter notre capacité de résilience face aux phénomènes que nous devrons traverser.
Bon, les climatiseurs peuvent sauver des vies mais ils ne sont pas donnés à tout le monde. Les prix les plus bas sont d'une centaine d'euros pour des climatiseurs mobiles ce qui peut déjà poser problème pour certaines familles et jusqu'à 5000€27 pour l'installation de la climatisation dans toute une maison. De plus, en général, plus le prix est bas moins la climatisation est efficace, ce qui créé inévitablement des hausses des coûts en électricité.
Depuis un moment, beaucoup d’inventions low-tech émergent sur le web comme l’éco-cooler présenté sur le site Lowtech lab, ou encore les solutions do-it-yourself sur des sites comme Makery ou sous forme de tutoriel vidéo. Ces inventions, bien qu’elles ne résolvent pas tous les problèmes, ont le mérite de créer de la résilience locale en donnant les moyens aux plus démuni.e.s de faire face à une problématique globale. De plus, même si ces « basses technologies » sont moins efficientes, elles évitent l’achat de biens supplémentaires gaspillant énergie et matière première polluante que constitue l’acquisition d’un climatiseur. Par le biais des Fablabs, « Repair cafés » et autre lieux associatifs de ce types, ces technologies pourraient être diffusées à un bon nombre de personnes. Mais sans doute, ceux qui ont les moyens de s’acheter un climatiseur n’iront pas forcément se renseigner en amont sur ces autres solutions. De plus, le défaut d’information et de prise de conscience individuelle de l’impact écologique reste un obstacle majeur à la mise en valeur de ces solutions.
Des personnes conçoivent donc des climatiseurs DIY avec des matériaux de récupération. Ce sont souvent des sortes de glacière, ou réservoir isotherme remplis de glace, percé pour insérer un ventilateur et donc créer un flux d'air frais. Ces substituts peuvent paraître intéressants dans un premier temps car ils produisent une fraîcheur instantanée mais c'est pourtant une aberration d'un point de vu énergétique. Ces systèmes permettent certes éviter d'acheter un climatiseur mais le problème vient de l'utilisation de la glace dans le procédé.
La glace est produite à l'aide d'un réfrigérateur et donc à l'aide des mêmes composés qu'un climatiseur. En produisant beaucoup de glace, la chaleur rejetée à l'arrière du réfrigérateur n'en sera que plus grande. Au final, en plus de réduire l’espérance de vie de l'objet, la pièce sera plus chaude (puisque la chaleur produite est toujours plus grande que la chaleur absorbée) qu'à l'origine vu que la chaleur ne sera pas évacuée à l'extérieur. Utiliser de la glace n'est donc pas une solution. Néanmoins ces dispositifs peuvent soulager dans l'immédiat et aussi ils peuvent être utilisés avec seulement de l'eau, ce qui crée un phénomène d'évaporation et rafraîchit la pièce dans le cas où celle-ci n'est pas déjà trop humide. Par ailleurs on peut noter que la présence de plantes feuillues dans l’habitation a le même effet rafraîchissant.
Le plus grand défi de notre ère sera de retrouver de la résilience locale. Les climatiseurs sont devenus un fléau en ayant donné la possibilité de changer la température d'un espace en appuyant simplement sur un bouton, sans se soucier des conséquences. Mais ce n'est malheureusement qu'une partie infime du paradigme de la société occidentale. Aujourd'hui, tout est accessible à porté de main, pour celui ou celle qui a un peu d'argent. Donc au final même si certaines solutions DIY manquent encore d’aboutissement, elles ont le mérite d’encourager à prendre une autre voie que les dispositifs prêts à être utilisés.
Parmi les solutions qui existent pour se rafraîchir, beaucoup tiennent de l'astuce. Je vais ici en lister quelque unes :
- Boire de l'eau souvent (quand il fait chaud nous transpirons pour nous rafraîchir et nous sommes donc plus sujets à la déshydratation).
- Se mettre pieds nus (Le froid du sol se propagera dans l'ensemble du corps par l'intermédiaire des pieds).
- Utiliser un éventail (l'air produit par l'éventail aidera la sueur à s'évaporer à la surface de la peau et la rafraîchira).
- Se pulvériser de l'eau dessus (L'eau sur la peau fera office de transpiration).
- Mettre un linge humide devant sa fenêtre (L'eau contenue dans le linge s'évaporera au fur et à mesure de la journée avec le vent qui passera dessus).
- Ouvrir les fenêtres la nuit et fermer les volets le jour. (Afin d'évacuer la chaleur emmagasinée le jour et prendre la fraîcheur de la nuit).
- Porter des vêtements clairs (Les vêtements sombres absorberont plus de chaleur).
- Mettre des plantes d’intérieur feuillues
Ces moyens sont très utilisés en tant que « bons gestes »28 pendant les alertes canicules. C'est intéressant de voir que dans les périodes d'urgence, c'est le low-tech, le DIY et l'appel à la responsabilité qui prend le dessus face au high-tech et au tout automatique.
On peut faire un parallèle avec la situation sanitaire que nous traversons (épidémie covid-19). Par exemple, à cause de pénurie, beaucoup de particuliers se font leur propre masque pour se protéger, ce qui évite d'acheter un masque jetable qui sera bien plus utile aux soignant.e.s. Des règles toutes simples sont aussi rappelées, comme : se laver les mains souvent, se tenir à 1 m de distances. Encore une série de « bons gestes » (geste barrière dans ce cas) qui sont mis en place et appliqués très rapidement face à la situations de crise. Ces gestes, très efficaces contre l’épidémie, témoignent bien que les dispositifs complexes, ne sont pas spécialement des solutions dans l'urgence.
Les gestes listés précédemment pour la canicules sont très rapides à mettre en place avec un coût réduit et pourtant, comme pour les bons gestes mis en place pendant l’épidémie (surtout pour se laver les mains), ils ne sont pas utilisés ou très peu hors état d'urgence.
Les designer.e.s ont un rôle capital à jouer par rapport à la question de la réfrigération artificielle dans la mesure où le climatiseur fait dispositif, dans le sens où, il oriente les usagers et usagères dans leurs comportements selon la définition de Giorgio Agamben d’un dispositif : « J'appelle dispositif tout ce qui a, d'une manière ou d'une autre, la capacité de capturer, d'orienter, de déterminer, d'intercepter, de modeler de contrôler et d'assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants. »29. Finalement, sous l’effet des normes thermiques, quiconque (du moins en France) perd sa capacité à choisir l’air qu’il respire (dans les bâtiments neufs plus particulièrement) et supprime l’acte de se réchauffer ou de se refroidir « manuellement » car les climatiseurs prennent en charge cela.
Les climatiseurs sont aussi ce que Simondon appelle un objet technique fermé : « L'objet technique fermé est celui qui est tout entier constitué au moment où il est prêt à être vendu »30. Il parle d'une « barrière entre constructeur et utilisateurs ». Dans le cas des climatiseurs, cela se passe au niveau de l'autorisation de démontage, en effet il est interdit de démonter un climatiseur sans agrégation cela rend donc sont fonctionnement complètement opaque et donc cela à pour effet de mettre le dispositif à distance des usager.e.s.
J'emprunte le terme de « désobéissance technologique »31 à Ernesto Oroza qui est le designer et artiste cubain qui l'a inventé pour témoigner de l'inventivité dont les cubain.e.s ont fait preuve pour créer les objets dont ils et elles avaient besoins pendant l'embargo Américain. Une multitude de machines à laver ont été démontées, réparées avec des pièces non conformes, etc. Des moteurs de machine à laver alliés avec quelques tôles ont servis pour faire des ventilateurs (ici il n'y a pas la possibilité d’acheter des climatiseurs). Pour des questions de mobilité, des moteurs thermiques ont été greffés à des vélos, permettant ainsi de parcourir de longues distances. Si je mentionne ces exemples, c'est pour montrer des formes de lutte contre les dispositifs opaque. Car même si l'opacification des objets augmente, il est toujours possible de braver l'interdit pour créer de nouvelles choses. À Cuba c'était une situation de crise, dans ces moments, il semble légitime de penser que la « barrière entre constructeur et utilisateurs » devient mince. En effet, prendre ce qu’il y a à portée de main est le meilleur moyen de remplir un besoin lorsqu’on est sous la contrainte.
Depuis le début de ce mémoire, j'ai déjà évoqué l'ère de l’anthropocène, puis de l’éocène, j’ai parlé des effondrements et du réchauffement climatique, alors il me semble juste de dire que nous sommes actuellement dans une période de crise où tout un chacun doit développer son inventivité pour pallier aux problèmes futurs. Avoir une autre vision des objets telle que nous les connaissons est essentiel pour mieux les comprendre et ne pas s'arrêter à leur simple fonction première.
Je vous propose donc un exercice qui consiste à ouvrir un objet quel qu’il soit (l'important est que vous n'ayez pas pensé à le démonter avant). Tout d'abord il faut vous munir d'un tournevis (le plat est le plus universel et fonctionnera très bien sur les vis cruciformes si vous n'avez pas d'autre tournevis). Il vous faudra le démonter jusqu'à ne plus pouvoir (par des contraintes comme les soudure ou clip) en essayant de comprendre sont fonctionnement. Le but est de comprendre les principes généraux des composants les plus importants sans forcément rentrer dans les détails. Ensuite vous pouvez le remonter et voilà, vous avez franchi la première étape pour réparer n'importe quel objet technique. Une fois cela fait, la vision de l'objet est différente car en le comprenant on se l'approprie bien plus facilement. Ce qui était un objet technique plutôt fermé devient plutôt ouvert.
Quand une personne, a un moment, souhaite installer une climatisation, c'est surtout pour se dire : « bon la question du rafraîchissement ce n'est plus moi qui m'en occupe ». Ainsi il ou elle prendra sa responsabilité à gérer activement la température du lieu climatisé en appuyant simplement sur les boutons + et - . Dans les entreprises cela ne peut être compréhensif que dans le cas de locaux climatisés où les employé.e.s sont réticents à changer leur habitude. Si l'employeur dit « maintenant il faudra ouvrir les fenêtres quand il fait frais et fermer les volets dès que la chaleur augmente », cela pourrait être mal interprété car ce ne sera pas dans les habitudes. Les salarié.e.s sont responsable de leur travail. Mais leur conditions de travail sont gérées par leur employeur.e.s. Pourtant, si des règles de fonctionnement sont énoncées dès l'embauche, les employé.e.s savent à quoi s’en tenir et ils se responsabilisent d'eux mêmes. Mais dans ce cas, les réticents pourraient se demander si ce n'est pas une tâche qui leur est donnée en plus de leur travaux. Ce qui serait juste mais en même temps une erreur dans le cas où une bonne organisation remplacerait une installation de climatiseur. Pour résoudre ce problème, il faudrait que l’employeur.e l’énonce également dans le contrat d’embauche, et que cela fasse donc partie du travail de l’employé.e. Penser que cela ferait prendre du temps serait ne pas prendre en compte la multitude d'actions qu'il faut faire pour le fonctionnement d'une climatisation. Allumer, régler, re-régler pour les employé.e.s qui ont trop froid, régler encore une fois pour d'autres qui ont trop chaud, éteindre avant de partir. Ensuite, nettoyer l'équipement pour éviter la propagation de légionellose et faire appel à un professionnel de la climatisation pour intervenir en cas de panne car il est interdit de faire des réparations soi-même sans certificat. Autant de petites choses qui ne sont pas mises dans la balance quand on pense aux autres moyens de se rafraîchir. D'autant plus que les usager.e.s ne font que commander à l'objet, il n'y a pas d'échange réciproque qui permettrait une quelconque conscience de la responsabilité.
Pour la création de mes prototypes je compte utiliser le principe d'évaporation des Zeers (Voir Interlude - Etudes de cas).
Le second principe que je vais utiliser dans mon dispositif est celui de la thermorégulation par conduction.
« La thermorégulation représente l’ensemble des processus permettant à l’homme de maintenir sa température interne dans des limites normales quel que soit son niveau métabolique ou la température du milieu ambiant. »
La thermorégulation se divise en deux entre la thermolyse (perte de chaleur) et la thermogenèse (production de chaleur). Les échanges thermique ont une très grande incidence sur la thermorégulation. On distingue quatre types d’échange thermique qui sont plus ou moins important dans leur effets dans le cas de la thermolyse :
1 - La radiation : environ 60% d’échange. L’organisme émet de la chaleur sous forme de rayonnement infra rouge.
2 - La convection : environ 15% d’échange. Échange thermique entre une personne et les fluides qui l’entoure (aire, eau, etc.)
3 - La conduction : environ 3% d’échange. Échange thermique entre une personne et les objets qui l’entoure (vêtement, chaise, etc.)
4 - L’évaporation (transpiration) : environ 22% d’échange. Phénomène similaire a celui du Zeer mais avec l’eau produit à la surface du corps.
Paradoxalement je compte utiliser le principe de conduction pour la création de mon dispositif refroidissant car le pourcentage indiqué ne prend en compte que les échanges passif, ceux auxquels nous ne prêtons pas attention. Or pour mon objet l’action de toucher sera intentionnel et donc l’échange thermique aura un plus grand intérêt.
Aussi le dispositif que je crée n’est pas utilisable continuellement, il se réchauffe au fur et à mesure de son utilisation, ainsi pour le grand modèle il est possible de rester 5min avec les mains dessus avant qu’il réchauffe. Il faudra ensuite attendre au moins le même temps pour qu’il retrouve sa fraîcheur.
Dans le cas de mon objet, l’échange de chaleur se fait toujours entre l’eau, mélangé au sable, et la surface externe. Cela refroidie l’intérieur et pour enfin refroidir la main des usager.e.s.
Que se passe-t-il dans le corps ensuite ?
Tout d’abord il faut savoir que le corps n’a pas la même température partout. Les zones interne (organes) sont plus chaud que les zones externe (peau). Ainsi quand la température interne augmente de manière dangereuse pour l’organisme le sang chaud va aller dans les partie froide du corps pour se refroidir.
« Quand notre organisme atteint une température risquant de perturber son fonctionnement normal, les capillaires laissent le sang chaud arriver à proximité de la peau permettant ainsi son rafraîchissement. » 33 Ce principe permet donc à mon dispositif de rafraîchir la globalité du corps seulement par la main.
Pour ma main la prise est mauvaise, cela pourrait convenir à une plus petite main mais l’objet se réchauffe trop vite.
Aucun des prototypes n’est cuit (contrainte dû au confinement) et ils ne sont donc pas remplie de sable et d’eau ce qui les détruiraient. Les expériences sont tout de même réalisable car la terre en plein séchage est encore humide et donc une évaporation se produit.
La prise est meilleure pour la taille 2 bis mais mauvaise pour la taille 2. La taille 2 est trop haute. J’ai donc rabaissé la taille 2 bis ce qui permet de reposer son bras sur le support tout en profitant du dispositif.
Le fait de rabaisser la hauteur entraîne la suppression d’un trous car sinon ils seraient trop bas et le dispositif pourrait contenir moins d’eau. Cela fonctionne mais ils se réchauffent assez vite tout de même.
La taille 3 s’utilise à deux mains, ce qui a l’avantage d’être plus performant. On peut aisément se refroidir les mains pendant 5 minute (voir 10min mais avec moins d’effet).
Les formes arrondie sur les bords sont assez agréable au touché et permettent à des personnes de morphologies différente de l’utiliser sans rencontrer de gênes (les mains sur la photos ne sont pas les miennes et sont plus grande). La taille permet aussi de pouvoir disposer les trous en cercle autour se l’ouverture ce qui permet de ne pas les obstruer pendant l’utilisation.
Précision sur la finition :
Il n’y aura pas de vernis ou peintures sur ces objets car cela nuirait au bon fonctionnement de ceux-ci en empêchant l’évaporation de se produire. Des variantes de couleur pourront cependant être obtenu avec différent types de terre laissant place à un peu de personnalisation côté usager.e.s.
L’ouverture du dispositif sert à remplir celui-ci d’eau. J’ai fait le choix de faire une forme ovale car cela permet de créer une ouverture plus réduite et discrète que si elle était ronde tout en gardant un confort d’utilisation. Effectivement le flux d’eau sortant d’une bouteille ou d’un autre récipient a souvent une épaisseur et une largeur, il serait donc plus difficile de remplir l’objet si l’ouverture était était plus petite pour être ronde.
Avec ce dispositif j’aimerai amener un peu de répit aux travailleur.euse.s. En effet, en période de forte chaleur, le meilleur moyen de se refroidir ou du moins de ne pas souffrir d’hyperthermie est de se reposer. Notre métabolisme produit plus de chaleur quand nous sommes en activité. L’objet que j’ai conçu permet de se refroidir le corps par le biais des mains. C’est une incitation a ne s’occuper que de son bien être, de son confort sans faire une autre tâche. C’est donc un soulagement face au grande température mais aussi une façon de dire : « je fais une pause ».
J’amène ici une notion collective qui permet de montrer aux autres que l’on souhaite prendre un peu de temps pour soi sans pour autant le dire explicitement.
Je ne pense pas avoir abouti le projet avec ces éléments, mais les différents essais que j’ai pu faire mon permis de valider certaines formes et tailles. Je pense donc que la taille 3 est la plus proche d’un état final tandis que les modèles à une main me semble moins pertinent. Je n’abandonne pas la forme de la souris d’ordinateur mais les tailles 1 et 1 bis ne fonctionne pas trop au niveau du rafraîchissement, ce ne serait donc pas judicieux de les garder.
Après tout ces essais j'ai redessiné deux objets qui me semble être les versions final. La ligne de séparation représente l'ouveture d'un couvercle car il n'y en avait pas jusqu'ici. Je pense que c'est important d'en mettre un pour la simple raison qu'il faudra un jour ou l'autre nettoyer le dipositif, cela facilitera donc cette tâche.
Maintenant que le confinement est terminé, il ne reste plus qu'à réaliser de nouveau ces objets en taille réel pour ensuite les faire cuir et les essayer en condition réel.